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Au fil de l'encre ... au fil de l'eau
27 juillet 2009

L'enfant des neiges (Nicolas Vanier)

L'Enfant des neiges

Ce livre est le récit intégral (porté à l'écran) d'une expédition peu commune. Nicolas  Vanier entraine sa famille (sa femme Diane et sa petite fille Montaine âgée seulement de 18 mois) dans une formidable aventure à travers les montagnes Rocheuse, le Yukon et l'Alaska sur la piste oublié des chercheurs d'or du Klondike où est née la légende de Jack London.

800 kilomètres à cheval, puis 2000 en traîneau à chiens, par des températures avoisinant - 42°, voilà l'aventure hors du commun que la famille Vanier a vécu.

Ils ont chevauché des semaines dans l'immensité des paysages canadiens. Puis ils ont observé une longue halte en plein bois, dès l'automne au bord d'un lac. Ils construit leur cabane en bois. Cette période hivernale a été consacré à la pêche, la chasse et l'hivernage. Enfin quand les grands froids on figé les lacs et rivières, ils sont partis en traîneau à chiens, pour un parcours de 2 mois, sur la glace et la neige. Ils ont parcouru au total plus de 2000 kilomètres à l'écart de toute civilisation.

Au fil de ce périple, nous assistons aux différents progrès de la petite Montaigne. C'est un bébé qui grandit comme tous les bébés de son âge. Elle tisse des liens particuliers avec les 11 chiens de la meute. Mais son compagnon de jeu favori reste Ochum

Nous partagons tout au long de ce récit les émotions de Diane et Nicolas Vanier : tantôt enthousiaste tantôt découragée ou anxieuse.

Extrait :

"Aujourd'hui est un grand jour. Nous partons pour la première fois avec les onze chiens. Il a belle allure, l'attelage : cinq paires de chiens, bien alignés, à la flèche desquels trône Otchum, fièrement en tête, à quinze mètres de nous.Nous installons Montaine, assise sur d'épaisses peaux de renne, à l'arrière du traîneau, protégée sur les côtés par les montants entourés de peaux d'élan. Nous partons pour deux jours Ce sera le premier campement d'hiver pour Diane et Montaine. Hier, j'ai préparé une piste longeant les berges du lac. Elle s'enfonce dans l'un de ses bras les plus longs, qui abouti à un torrent prenant sa source dans une série de petits lacs situés sur un col à une trentaine de kilomètres du grand lac. C'est là que nous espérons nous rendre.

- bon, on n'a rien oublié : tente, poêle, sac cuisine, nourriture pour les chiens, peaux de renne, hache, scie, la chaîne...

Nous vérifions une dernière fois puis éteignons le poêle avec de l'eau. Nous ne voulons pas prendre le risque qu'une braise s'échappe et brûle la cabane. Quelle horreur de retrouver un tas de cendres à la place de notre belle cabane en revenant !

Il neige mais nous décidons de partir tout de même.

- Quand nous partirons vers l'Alaska, il ne fera pas toujous beau, alors autant s'entraîner par tous les temps !

- Oui, mais pour le premier jour, c'est braiment pas terrible.

- ça va peut-être s'éclaircier.

Diane fait la moue. Cette mini-expédition  ne l'enthousiasme pas vraiment. Pourtant, il faut bien tester notre matériel, nos chiens, nous-mêmes et surtout Montaine. Les chiens décollent le traîneau sans problème et s'engagent au galop sur la piste damée la veille au soir, recouverte maintenant de quelques centimètres de neige. Avec la vitesse, la neige fouette nos visages. Cette désagrable sensation, loin de plaire à Montiane, provoque ses pleurs.

- A pas neige ! Taitaine a pas neige !

- Tourne la tête , Montaine.

Mais Montaine ne veut rien savoir, c'est la crise de larmes. Nous l'installons du mieux que nous pouvons et attendons l'accalmie.- elle va bien finir par s'endormir.

- J'en peux plus de ses pleurs !

-Tu veux qu'on rentre ?

- Non, il faut bien essayer !

Montaine pleure toues les larmes de son corps et en rajoute :

- Foi-froid, Montaine !

- tu crois qu'elle a froid ?

- C'est pas possible, elle a cinq couches de vêtements, c'est une crise, c'est tout.

Nous arrivons à la fin du bras, au pied d'une élévation d'une bonne centaine de mètres.

- Tu crois qu'ils vont monter ça ?

- Oui, il faudra pousser un peu mais ça devrait aller.

Montaine feint plusieurs fois de s'arrêter de pleurer pour reprendre de plus belle. Il neige toujours. L'ambiance est au gris, virant au noir. Quoi de plus usant pour les nerfs que ces pleurs ? Diane s'énerve. Je ne me maîtrise qu'au prix d'efforts surhumains.

- Je n'en peux plus ! Je n'en peux plus de ces pleurs !

- Ecoute, elle a peut-être froid, montons la pente, ensuite le terrain est plat jusqu'au premier lac. On s'y arrêtera. Si tout va bien, on y est dans une heure. Les chiens ressentent la tension et tirent mal. Nous ahanons comme des muls pour grimper la pente. Le trîneau penche dans la profonde et se renverse une fois, expédiant Montaine dans la neige, ce qui n'arrange rien. C'est la Berezina.

- J'en ai marre, j'en ai marre !

Diane craque. Je suis dansl emême état. Montaine braille. Nous chercons un endroit pour monter le campement et trouvons une demi-heure plus tard un replat envahi de saules où poussent quelques sapins chétifs.

- On s'arrête là.

- Chest moche ici.

- Tant pis, on va pas aller plus loin.

- Non !

- Occupe-toi de Montaine, enroule-la dans des peaux, je monte la tente le plus vite possible. Montaine pleure toujours. Elle pleure depuis trois heures partiquement sans interruption. Une horreur ! J'abats quelques sapins, les ébranche à l'emplacement de la tente en guise de tapis de sol après avoir bien tassé la neige à l'aide d'une paire de raquettes. Pendant ce temps, Diane tente l'impossible, histoires d'oiseaux, chansons et autres pour calmer Montaine. Tien n'y fait. Montaine s'est alliée au ciel. Ses larmes semblent aussi inépuisables que les flocons chassés par un vent indécis, tantôt du sud, tantôt de l'ouest, signe de mauvais temps. Monter une tente en hiver n'est pas une sinécure, surtout seul. En Sibérie, à quatre, nous mettions une heure etdemie pour installer le campement, et une bonne heure pour le démonter. Chaque jour, pendant un hiver de dix mois, cela devient terriblment usant. Ici, pas question de monter la tente en quatre fois un heure et demie ! il faut faire vite et trouver les combines qui pemettent de gagner du temps. Des astuces encore pour fair seul ce qui nécessite deux personnes lorsque par exemple il faut accrocher les perches tout en soutenant la tente. Par - 25°C, je travaille en chemise et je sue à grosses goutes tant je vais vite. J'ai peur que Montaine n'ait froid, immobile dans le traîneau puis dans la neige depuis six heures. Enfin, la tente est montée et le poêle installé sur deux grosses perches vertes soutenant les deux extrémités. J'allume le feu. La température monte doucement dans la tente. Nous trasférons Montaine avec le paquet de fourrures dans lequel nous l'avons enfoncée. L'intérieur de la tente avec le ronflement du poêle estsi nouveau pour Montaine qu'elle cesse enfin de pleurer. Il était temps . Je crois ue nous ne pouvions en supporter davantage. Nous sommes épuisés, découragés, démoralisés et totalement démotivés.

- On n'y arrivera jamais, Nicolas. C'est de la fole de partir avec elle en traîneau. Tu te rends compte, deux mille kilomètres comme ça ! Avec des - 40°C, des blizzards, sans piste, sans personne pendant des mois. On n'y arrivera jamais, c'est impossible !"

Je sais l'extrait est long mais vous aurez compris que j'ai  A D O R E

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Commentaires
P
Dans ce texte je suis emporté entre admiration et mépris. Parce que j'ai peur, parce que je serai horiffié de voir parir ainsi mes petite fille.<br /> Cette histoire est belle, très belle parce qu'elle fini bien. Combien sont ainsi partis avec des enfants, sans qu'il n'y ait plus personne pour raconter leur histoire dont personne n'a connu la fin.<br /> Pardonnez moi pour cette vision pessimiste, mais j'ai ma petite Angelina sur les genoux, je ne veux pas qu'elle ait froid, je ne veux pas qu'elle souffre.<br /> Un pépé ne peut pas être objectif!<br /> Pierre
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P
l'extrait en dit long sur les épreuves endurées. çà ressemble à un chemin spirituel avec, aussi, ses moment de découragement et de démotivation. Mais au final on arrive toujours à surmonter ces épreuves. Pour citer le Dalaï Lama : "n'abandonnez jamais".<br /> Bonne journée.
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N
J'ai lu le livre, epoustouflant , superbe!!!!!Le genre de livre qui vous emporte!!!!!!
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  • Bienvenue dans mon univers fait de livres, photos et pleins d'autres choses que vous découvrirez au fil du temps... Vous trouverez içi un récit de mes lectures présentes et passées ! J'adore mévader, vagabonder à chaque fois que j'ouvre un livre.
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