La petite école dans la montagne (Michel Jeury)

Vendredi 2 octoble 1908, c'est le jour de la rentrée des classes. Victor CHAMBOST, jeune instituteur de 29 ans vient d'être affecté dans un petit village d'une centaine d'habitants. Saint-Just-la-Roche se situe à mille mètres d'altitude dans la Loire. Il a en charge l'école des garçons en haut du village. Son logement de fonction est en cours de rénovation.

L'école des filles, quant à elle, est en bas du village, sous la responsabilité d'Emilie Gilbert.

Cette année un nouveau venu à l'école des garçons : Colinet (Colin Plasson) un petit berger. Son intelligence est vive et Victor, le maître décide de le préparer au certificat d'étude avec trois autres de ses camarades.

La maîtresse, elle aussi, prépare trois de ses "grandes" pour le certificat.

Malgré plusieurs tentatives de la part de Victor, elle refuse de le rencontrer. Il lui plaît mais refuse de prendre le risque d'en être "amoureuse". Elle a toujours affirmé qu'elle n'épouserait jamais un collègue. Les seuls contacts qu'elle accepte avec l'instituteur des garçons, c'est une correspondance écrite. Les lettres sont échangées par les élèves.

Quelques mois avant le certificat d'étude, Colinet perd sa mère. C'est alors que son oncle, meunier, vient le chercher, le retire de l'école et décide de lui apprendre son métier.

Victor Chambost prend la chose très à coeur. Il essaye d'aller voir l'oncle et la tante pour tenter de les amadouer. Et permettre ainsi le retour de Colinet à St-Just-la-Roche pour qu'il puisse passer l'examen avec ses camarades et lui donner la chance de poursuivre des études avec une bourse. Peine perdue, l'oncle refuse. Colinet disparaît.  Le maître se sent alors responsable de sa disparition.

L'année scolaire touche à sa fin. Les instituteurs présentent leurs 6 élèves (3 filles et 3 garçons) au "certif". Tous sont reçus, sauf une. L'été passe et une nouvelle année commence. C'est à ce moment, que Victor Chambost décide, dans une lettre, de demander Emilie Gilbert en mariage. Celle-ci refuse.

Il faudra atteindre le premier jour de neige pour que ....

Un extrait : "... Victor se crut à ce moment très près de la victoire. Mais le meunier secoua la tête et rendit la feuille. Je garde les livres, mais pour le certificat, c'est non. Si jamais il l'avait, je pourrais plus rien en faire. Et puis votre certificat, c'est une imbécilité. Rien que de la poudre aux yeux. On devrait le supprimer, sûr qu'on y viendra. Bous rendez pas service aux élèves que vous présentez.. Il se leva. Allez, sans rancune. Le gamin vous écrira, si ça lui chante. Il tendit la main à Victor comme s'il lui donnait un bon de soupe. Victor s'en alla tête haute, d'un bon pas, pour sauvver l'honneur ; mais il se sentait épuisé par l'intensité de la discussion. Après deux ou trois cents mètres, il s'arrêta et s'assit au pied d'un arbre. Il ne savait pas s'il avait subi un revers provisoire ou une défaite sans appel, bien qu'honorable. Il décida qu'on pouvait encore espérer. Pardonne-moi, Colinet, si je n'ai pu faire mieux. Ces livres t'aideront en attendant. Rien n'est perdu."

Mon avis :

Le style n'est pas désagréable bien que l'écriture soit un peu hachée (à mon goût). Plusieurs histoires se mêlent comme pour tisser une toile.

A travers ce roman, Michel Jeury nous montre comment fonctionnait "l'éducation", enfin "l'école de la République", en ce début de XXème siècle dans les petits villages.

Cependant, j'ai trouvé la "chute" un peu abrute  et rapide et je reste un peu sur ma faim. J'attendais quelque chose qui n'a pas eu lieu. Dommage