20 octobre 2010
Tristesse de la lune (Baudelaire)
Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins
Sur le dos satiné des molles avalanches
Mourante, elle se livre aux longes pâmoisons
Et promène ses yeux qur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons
Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive
Elle laisse filer une lame furtive
Un poète pieux, ennemi du sommeil
Dans le creux de sa main prend cette larme pâle
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale
Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil.
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